Second volet d'une Aventure Humaine 2005-2006

11.23.2005

Que se passe t-il ?

Ca a commencé peu avant mon départ du lycée, à midi.J'étais tout juste en week-end. D'habitude, je bénis ce moment.Le samedi, à 12h01 . La semaine est finie, je me dépêche de prendre ma valise dans ma chambre d'internat et pars, ravi, de ces quelques heures de - très léger - relâchement qui nous sont offertes.Mais aujourd'hui, c'était différent. Quelque chose tournait et se retournait sans fin dans ma tête. Quelque chose qui dissimulait ma joie d'être en week-end. Mais quoi au juste ?
En fait, je dirais que les deux dernières heures de cours, qui sont destinées à l'anglais, ont contribué a ce singulier état d'âme.Mme C* nous avait déja prévenu quelques jours plus tôt : notre première version sur table n'était pas fameuse. " Mais vraiment pas ".Une très bonne note, puis après, un véritable gouffre. On redoutait tous la remise des devoirs. Ce fut aujourd'hui ! Effrayés par l'idée d'une note catastrophique, nos regards restaient accrochés sur le tas de copies posé sur le bureau. Le suspense était à son comble...La distribution commence...Les devoirs étant classés par ordre décroissant, chacun s'inquiètede voir la pile diminuer sans avoir reçu sa copie. La prof passe et repasse dans les rangs; je n'ai toujours pas la mienne. Je m'attends au pire...
Soudain, c'est mon tour... ouf! Soulagement... mais pas pour longtemps :ma note n'est effectivement pas très glorieuse...On m'en avait tant parlé, avec le sourire au coin des lèvres, des fameuses notes de la prépa, frolant le négatif.. Et bien aujourd'hui, nos versions en étaient une parfaite ilustration -à part une copie dont je félicite la propriétaire qui a surendre dans un français correct les gérondifs et les chassés-croisés de PénélopeLively -. Alors, comment réagissons-nous face à une telle note au ras des paquerettes ?D'abord, à la vue de la méchante note en rouge, qui est là comme pour nous narguer,on se sent dépité, découragé et on se demande si on tiendra l'année...Mais en prépa, il ne faut pas rester sur un échec. Deux choses sont primordiales et ne doivent jamais sortir de notre esprit :
1) les notes sont à relativiser. Quand on a généralement des notes correctes au lycée et quand on se retrouve avec un 3, un 5 ou un 6.5 ( qui peut etre d'ailleurs une bonne note!) on tombe de haut. On ne comprend pas. J'étais bon en version au lycéeet jamais je ne m'étais dit que je pourrais avoir une telle note. Mais la notation est différente en hypokhâgne; les attentes des correcteurs également. Chaque petite ou grosse erreur ( et elle est généralement grosse ), suivant son appartenance à un groupe tel le lexique, la syntaxe, la conjugaison, les barbarismes, les contre-sens..etc est de suite impassiblement soulignée et ajoute sa pierre au nombre de points-fautes qui réduisent la note finale. Plus la nombre de points-fautes est grand, plus la note est basse. Aussi, c'était notre première version, et notre note ne fixe donc pas notre niveau pour toujours, ni même l'élève, mais uniquement son travail au moment ou il l'a fait.Il ne faut pas croire que l'on est devenu nul ou qu'on n'y arrive plus. Nos versions au lycée valaient certainement la même note, mais voilà c'était le lycée, un non-approfondissement des choses, et dès qu'on avait pigé le sens général du texte pour nous eviter les plus gros contre-sens, c'était gagné. Mais en prépa, totu ca c'est fini, on ne laisse rien passer des indices du texte et il faut faire attention à la moindre préposition.
2) La progression . On peut bien évidemment être découragé au début, mais il ne faut pas en rester là. Je pense qu'en prépa, il faut d'abord se battre, non en compétition avec les autres , mais avec soi-même pour se prouver que l'on est capable de progresser. N'est - ce pas d'ailleurs un des objectifs de la prépa? Il est donc impératif de se relever et de penser déja à la prochaine version. Revoir ses erreurs, " ficher les corrections ", revoir les règles de grammaire ou de conjugaison, et relire régulièrement le tout sont les principales règles de la progression- en version-. Quelque soit notre niveau en début d'hypokhâgne le plus important n'est donc pas la comparaison avec les autres, mais la comparaison entre le devoir n°1 et le devoir n°2, et ainsi de suite.Notre évolution est personnelle.Le truc, c'est de réagir vite et bien.Hier, je ne pensais pas tout ca, mais j'étais resté fixé avec déception sur ma note. Dans le métro, dans le train, meme chez moi, elle m'obnubilait. La remise en question de soi était grande: destruction de tout ce qui n'allait pas et reconstruction de nouvelles bases : ré-organisation du travail, nouvelles méthodes et surtout plus de rigueur..Aujourd'hui, dimanche, c'est déja avec un certain recul que j'écris. Ca va déja mieux.Ainsi va la prépa.. Le moral , toujours en dents de scie est régit par les notes; d'où je le répète, l'importance de relativiser et de s'y habituer, car on est jamais à l'abri d'une rechute des notes...